Lancement de la première édition de résidence de poète à l’Arc de triomphe

Le mois de mai 2024 est marqué à l'Arc de triomphe par la présence de l'écrivaine et professeure en littérature comparée Mme Gabrielle Althen. L'artiste prend ses quartiers au monument pour produire un texte sensible à découvrir prochainement...

Portrait de l'artiste poète Gabrielle Althen, par Philippe Barnoud.

Genèse du projet

Le Centre des monuments nationaux (CMN) chargé, entre autres missions, de valoriser le patrimoine, de le rendre accessible au plus grand nombre et d’assurer la qualité de l’accueil, encourage également la participation des monuments à la vie culturelle en organisant des initiatives telles que l’accueil d’artistes en résidence. Dans le cadre de cette mission, l’Arc de triomphe-CMN lance sa toute première résidence de poète en 2024. L’objectif de ce projet est de commander une œuvre poétique originale, inspirée de la perception sensible du monument et, de sa vie culturelle. Pour cette première édition, le monument a choisi d’inviter l’artiste Gabrielle Althen, poète et écrivaine.

Un poète à l’Arc de triomphe

Le projet de résidence à l’Arc de triomphe s’inscrit dans la lignée de l’inspiration littéraire autour du monument et de son histoire, initiée par Victor Hugo. Dès 1823, Hugo a établi un lien profond avec l’Arc de triomphe. En tant que figure engagée et défenseur du patrimoine, il a laissé un héritage littéraire marquant, célébrant notamment l’Arc de triomphe à travers des œuvres telles que « À l’arc de triomphe de l’Étoile » Odes et Ballades (1823), « À l’arc de triomphe » Les Voix Intérieures (1837), « Funérailles de Napoléon » Choses vues (1840-1841), ou encore « Le Retour de l’Empereur » La légende des siècles (1859). De plus, les funérailles nationales de Victor Hugo ont débuté sous l’Arc de triomphe en 1885, avant son inhumation au Panthéon.

Arc triomphal ! la foudre, en terrassant ton maître,

Semblait avoir frappé ton front encore à naître.

Par nos exploits nouveaux te voilà relevé !

Car on n’a pas voulu, dans notre illustre armée,

Qu’il fût de notre renommée

Un monument inachevé !

 

D’autres écrivains ont également évoqué le monument et les évènements se déroulant sur son parvis, tels que Jules Michelet (1798-1874), Alphonse de Lamartine (1790-1869), George Sand (1804-1876), Théophile Gautier (1811-1872), Edith Wharton (1862-1937), Kikou Yamata (1897- 1975), Ernest Hemingway (1899-1961), ou encore André Malraux (1901-1976).

Du sommet de l’Arc de Triomphe c’était une vision, un rêve. Sous ce vaste ciel rayé de nuages, coupé de pluie et de rayons de soleil, la gigantesque enceinte d’une ville immense avec ses dômes puissants, ses monuments superbes, ses clochers aigus, ses flèches, sa rivière jaune, ses vastes prairies, ses maisons innombrables. Quel cadre pour une scène pareille !

 

La résidence de poète à l’Arc de triomphe s’inscrit donc dans cette tradition qui lie son histoire à celle de grands poètes et écrivains. Ce projet vise également à initier un lien inédit entre le monument et la création contemporaine dans le but de produire des textes sensibles et artistiques actuels, accessibles à tous.

Le projet de résidence

Pendant un mois, l’Arc de triomphe devient le lieu de travail pour un artiste invité, chargé de créer une œuvre littéraire ou poétique originale. Une salle située au cœur du monument est mise à disposition de l’écrivain, lui offrant la possibilité de s’immerger dans la vie du monument et dans sa programmation culturelle. Plusieurs visites et rencontres sont organisées dans le but de faire découvrir à l’artiste en résidence la vie et les coulisses de ce monument emblématique de la France.

À l’issue de cette permanence, l’œuvre rédigée fera l’objet d’une présentation publique pour les visiteurs sous la forme d’une ou de plusieurs « parcours en poésie », comme dans le cadre de la Nuit de la Lecture qui se tiendra au mois de janvier. Ces visites-événements seront réalisées en collaboration avec un guide-conférencier de l’Arc de triomphe. Par la suite, l’œuvre sera diffusée auprès du plus large public en tant que texte de médiation artistique et esthétique du monument, ainsi que comme support pédagogique pour des ateliers d’écriture créative.

Gabrielle Althen

L’artiste invitée pour cette première édition de résidence à l’Arc de triomphe est Colette Astier, connue sous le nom d’art de Gabrielle Althen.

Professeure émérite de Littérature comparée à l’Université de Paris-Ouest-La Défense, elle a consacré une partie significative de son œuvre à la poésie, avec une douzaine de livres et des nouvelles. Parallèlement, elle a développé une réflexion approfondie sur l’art et la littérature, incarnée par le concept de critique méditative.

Gabrielle Althen s’engage également dans des projets multidisciplinaires, collaborant avec des peintres, traduisant des poèmes et contribuant à des créations musicales. Membre de l’Académie Mallarmé et jury du prix Louise Labé, elle est reconnue comme une figure éminente dans le paysage littéraire contemporain pour ses diverses publications et ses collaborations artistiques.

 

Quelques publications

·        La fête invisible, Gallimard, 2021

·        La cavalière indemne, Al Manar, 2015

·        La Belle mendiante, suivi de lettres de René Char à Gabrielle Althen, L’Oreille du Loup, 2009

·        Dostoïevski, le meurtre et l’espérance, Le Cerf, 2006

·        Le Solo et la cacophonie, Contes de métaphysique domestique, Voix d’encre, 2000

·        Le Pélerin Sentinelle, Le Cherche midi éditeur, 1994

·        Proximité du Sphinx, recueil d’essais, Intertextes, 1991