Histoire

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Genèse et première pierre

Le projet de J-F. Chalgrin sans colonnes.

Parcourez l'histoire de la création de l'avenue des Champs-Élysées, aux origines de l'Arc de triomphe.

Au commencement

Une perspective historique

Les premiers grands travaux d'aménagement de ce qui allait devenir l’avenue des Champs-Élysées et la place de l’Étoile remontent à l'année 1667. 

C’est le jardinier André Le Nôtre qui fait réaliser pour le roi Louis XIV une perspective partant du Palais des Tuileries à la colline de Chaillot (actuelle place de l’Étoile). 

L'axe principal de ce nouveau jardin en perspective était notamment emprunté pour se rendre au château de Saint-Germain-en-Laye.

Baptisés « Grand cour », ces jardins en perspective s’étendaient sur des terrains marécageux et se prolongeaient jusqu'à la colline de Chaillot

En 1709 la partie basse du Grand Cour prend le nom de Champs-Élysées, en référence à l'une des divisions des Enfers, dans la mythologie gréco-romaine.

Palais des Tuileries, 17ième siècle.
Palais de la Reine Catherine de Medicis, dit les Tuileries. Estampe d'Israel Silvestre, 17ième siècle.

© Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie

Une colline à aménager

En  1758, l’ingénieur Jean-Etienne Ribart de Chamoust propose de terminer la perspective des Champs-Élysées par une sculpture monumentale. Il adresse au roi un projet d’éléphant-château d’eau d'une soixante de mètres.  

Alimentée par les bassins de la Villette, une fontaine devait jaillir de la trompe de l’animal. À l’intérieur, on devait y trouver des salles de concert, de danse, des appartements dédiés aux visiteurs officiels du Royaume.

Une statue à l’effigie du roi devait s’élever au sommet, cernée de drapeaux et de lions, mais Louis XV refuse le projet considérant, dit-on, que cette statue célébrait bien plus la gloire d’Hannibal que ses propres victoires.

Le projet d'éléphant-château d'eau.
Elévation de l'Éléphant Triomphal vu de côté.

© Reproduction Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux

De la colline au promenoir de Chaillot

Quelques années plus tard, l’ingénieur Jean-Rodolphe Perronet réalise des travaux d’arasement de la colline. L’écrêtement abaisse le niveau de 16 pieds (soit 4 à 5 mètres). La Colline de Chaillot, au bout des Champs-Élysées, prend alors le nom de Promenoir mais aucune construction n’y est prévue.

Sous Louis XVI, une taxe est instaurée à l’entrée de la ville de Paris. En 1785, des barrières d’octroi voient le jour tout autour de la capitale, et notamment sur le Promenoir de Chaillot.  Dessinée par Ledoux, cette portion du mur des fermiers généraux se trouvait à l’extrémité ouest des Champs-Élysées.

En 1798, le ministre de l’Intérieur du Directoire, François de Neufchâteau organise un grand concours d’architecture. Son ambition est de terminer la perspective des Champs-Élysées par un édifice emblématique. Treize projets seront déposés, mais aucune suite ne leur sera donnée.

Les pavillons Ledoux.
Départ des ex-députés Billaud, Collot et Barrere, pour la déportation le 1er avril 1785.

© Reproduction Patrick Cadet / Centre des monuments nationaux

Le projet d'un Arc

Le tournant du Premier Empire

Sacré en 1804, Napoléon Ier conduit de grandes campagnes militaires avec sa Grande Armée. Au lendemain de la Bataille d’Austerlitz, en décembre 1805, il charge son ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Nompère de Champagny , de commencer en urgence les travaux d’un arc de triomphe à la gloire de ses soldats.

Le 18 février 1806, Napoléon signe un décret impérial ordonnant l’érection d’un arc en l’honneur de la Grande Armée. L'architecte Jean-François Thérèse Chalgrin, assisté de Jean-Arnaud Raymond réalisent les premiers plans. 

La question de l'emplacement de cet arc n'est pas encore tranchée. On pense d’abord à la place de la Bastille, seulement les voies ne s'y croisent pas de manière géométrique. Trois mois plus tard, Napoléon accepte la proposition des architectes et décide la construction de l'Arc de triomphe à l’ouest des Champs-Élysées de sorte qu’il soit visible depuis Palais des Tuileries (résidence impériale).

La bataille d'Austerlitz, 1805.
Collection De Vinck (histoire de France, 1770-1871), estampe publié à Londre en 1820 par orre & C.ie Pater Noster Row printed

© Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie.

Première pierre

Le 15 août 1806, date d’anniversaire de l’Empereur Napoléon Ier, on pose la première pierre de l’édifice à huit mètres de profondeur, entre des deux piliers sud. Sur la lame de plomb dont elle est recouverte, il est inscrit :

L’an 1806, le quinzième d’août, jour de l'anniversaire de la naissance de sa majesté Napoléon le Grand, cette pierre est la première qui ait été posée dans la fondation de ce monument.
 

Première inscription de l'Arc de triomphe.
Première, deuxième et troisième inscriptions. Projets de couronnement par Seurre Aîné et par Blouet. Nouvelle disposition et augmentation des noms dans les inscriptions des petits arcs.

© Reproduction Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux

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